Un Américain à Lignières

Graydon Evans a identifié l’endroit où l’avion de son aïeul s’est crashé pendant la deuxième Guerre Mondiale.

                                                           

Graydon Evans, un Américain de 30 ans vient d’arriver pour quelques jours en Picardie. Après quatre ans d’enquête, il a identifié l’endroit exact où son arrière grand oncle est mort en 1944, dans le crash de son avion militaire.

C’est une étape très importante de sa quête. Il y a quatre ans, Graydon Evans, un jeune Américain de l’Ohio, a entamé des recherches sur la mort de son arrière-grand-oncle. Wayne D. Crowl, était aviateur de l’U.S Army et son appareil s’est crashé le 21 janvier 1944 lors d’une mission de bombardement d’un site allemand. « Je savais, grâce à des documents d’archives et aux carnets militaires que c’était dans le secteur de Poix de Picardie, en France », confiait alors Graydon Evans en 2020 à ici Picardie.

L’histoire familiale a donc continué de s’écrire, au rythme des recherches du jeune entrepreneur du bâtiment. En avril 2024, grâce à des comparaisons ADN avec des membres de la famille, des restes de Wayne D Crowl ont été identifiés. Et l’ancien soldat a désormais une sépulture dans l’Ohio« Maintenant qu’il est de retour au pays, c’était à moi de venir ici pour me recueillir », explique Graydon qui nous a donné rendez-vous au bord d’un champ, sur une toute petite route du village de Lignières-Châtelain, dans l’ouest de la Somme.

De l’aide sur place, en Picardie

L’Américain a identifié ce petit coin de Picardie grâce à une minutieuse enquête, menée avec des locaux contactés « via des pages Facebook », explique-t-il. « Sur un site internet très spécialisé, on peut comparer des photos et des cartes actuelles avec d’autres qui datent de la Seconde Guerre mondiale ou après. Des carnets militaires mentionnaient aussi un crash d’avion à Lignières-Châtelain. J’ai observé et découvert une grosse trace d’impact sur le sol. Cela ne ressemblait à rien d’autre, et ça ne pouvait qu’être celle d’un accident d’avion », poursuit Graydon Evans.

Restait à confirmer sur le terrain. Avec l’aide d’habitants du coin, comme Théo Dubois, 22 ans et passionné de la guerre 39-45, le jeune Américain a affiné ses recherches. « Sans les cartes IGN, nous n’aurions pas pu y arriver », estime Théo. À force de comparaisons de cartes, de repérages de la topographie des lieux, les enquêteurs amateurs parviennent à cette certitude. Et, une fois sur place, Graydon tend la main pour désigner le lieu du crash. « C’est tout droit, à environ 50 ou 60 mètres, dans le champ. »

Peut-être une plaque mémorielle un jour

« Aujourd’hui le champ est recouvert de blé, j’aimerais revenir une autre fois avec un détecteur de métaux pour essayer de retrouver des restes de l’avion », se projette Graydon. Il souhaite aussi installer ici « une plaque mémorielle »pour que personne n’oublie le crash de cet avion et de ses 11 membres d’équipage.

Yannick Desplains : je suis preneur de témoignages concernant le crash. N’hésitez pas à me contacter !